- Serpentard!

Je relâchai toute la pression que j'avais mise sur mes petites épaules, j'étais envoyée dans la maison que je souhaitais tant intégrer. J'arrivais jusqu'à ma table, la longeai, jusqu'à arriver vers Drago que j'embrassai prestement sur la joue. Il fronça ses petits sourcils blonds comme les blés, et tourna son visage diaboliquement angélique vers le mien. Je sentais la remarque acerbe venir, il en avait toujours été comme cela, en public.

- Plus jamais Pansy, commença-t-il d'une voix sourde, ça gâche ma réputation. Je suis un Malefoy, et les Malefoy n'ont pas de gestes affectueux, c'est compris?
- Bien sûr, Dragonichou chéri d'amour, répondis-je d'une voix mielleuse et hystérique, puis reprenant ma voix claire et cassante habituelle: Si je ne peux plus venir voir mon meilleur ami, très bien. Débrouille toi tout seul, Drago.

Puis je me levai prestement du banc sur lequel j'étais assise, pour m'installer tout en bout de table, à côté de trois autres filles, parmi lesquelles je reconnaissais Daphnée Greengrass et Millicent Bulstrode. Je fis la connaissance de Tracey Davis, une jolie brunette à la coupe au carré, et possédant des yeux de chats assez surprenants. Après le dîner, et le discours de Dumbledore assez barbant je dois dire, nous allâmes en direction de nos dortoirs, dirigés par notre préfet. Notre passage à Poudlard allait être prometteur.

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- Bah alors, Weasley, on s'est disputé avec son petit copain Potter? C'est trop triste.
- Va te faire voir Parkinson.
- Ah mais oui, c'est vrai que tu es jaloux qu'il participe à la Coupe de Feu, parce qu'un Weasley n'est pas assez riche pour se payer rien qu'une place, n'est-ce pas? répondis-je, acerbe, un sourire narquois sur le visage.
- Et toi, Face de Pékinois, tu crois que tu verras un jour que Malefoy ne t'aime pas? s'incrusta la Sang-de-Bourbe, pour sauver son petit-ami Poil de Carotte.

Je leur lançai un sort de mon cru et partit sans attendre la réaction du rouquin et de sa copine le rat de bibliothèque. Le physique, toujours le physique, et cette insulte, qui me sortait par les yeux. Je m'étais regardée des dizaines de fois dans le miroir et je ne voyais pas grand-chose de différent par rapport à elle, et son paillasson sur la tête. Je m'étais assise sur un canapé dans la Salle Commune des Serpents. Seule. J'avais fait dégager tout le monde. Ne restait plus que moi et mes reflexions, quelques larmes roulants sur mon visage. Je sentis un présence derrière moi et me retournai. Drago Malefoy se présentait devant moi, le visage tourné et des yeux scrutant les traces sur mes joues.

- Pans', qu'est-ce qui s'est passé? Encore le trio d'or de Bouffondor?

Je ravalai les larmes qui me menaçaient d'affluer et me tint droite.

- Oh les joutes habituelles, Face de Pékinois, etc, rien de bien intéressant.
- Ne me mens pas, Pansy. Ton état lamentable, me prouve le contraire.

Je commençai à chauffer, je détestais quand il me prenait de haut, avec ses airs suupérieurs, alors que j'étais tout aussi pure que lui. Malefoy à deux mornilles.

- Eh bien sire Malefoy, va donc t'occuper de ta réputation si prestigieuse au lieu de me courir sur le Bulbobub. Je n'ai pas besoin d'aide. Je n'ai pas besoin de toi, Drago.

Son visage se radouçit, bizarrement, et il s'approcha encore plus de moi. Je me raidis, et j'attendis ce qu'il allait faire avec moi. Mais il s'assit à mes côtés et m'attrapa dans ses bras. J'essayai de m'en échapper, mais en vain, j'étais trop frêle. Il embrassa le sommet de mon crâne, et me berça dans ses bras. Après quelques minutes, je me détendis. Notre relation était comme cela avec Dray: on se disputait, on s'évitait, on se parlait méchamment, mais on se retrouvait toujours seuls pour un petit câlin fraternel.

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- Voldemort n'est plus, je répète, Voldemort n'est plus.

Des cris de joie et de soulagement emplissaient la Grande Salle de Poudlard, ravagée, où tout les élèves s'étaient réfugiés après la disparition soudaine du Maître et de ses Sbires maléfiques. Neville avait trucidé le serpent baveux, je n'en était pas étonnée. Après tous les coups qu'il avait fait avec les autres pendant la période des Carrow, plus rien ne m'étonnait. Le corps de Rogue était arrivé, avec une plaie béante et saignante au niveau du coup, la signature de Nagini. Fred Weasley était mort, Lupin et sa femme aux cheveux roses, et plein d'autres. Et moi j'étais prostrée aux côtés de Tracey et Millicent, les seules restées à Poudlard. Drago était parti avec ses parents, je n'avais pas trouvé Blaise et Théo, et Daphnée avait suivi sa mère. Tout le monde faisait son deuil, mais quelques jours plus tard, j'avais reçu une invitation pour venir célébrer la victoire de l'Élu. Je n'en fis pas partie, je restais seule chez moi, dans ma chambre, à ne rien faire, car j'en avais trop vu, alors que je n'avais que 17 ans.

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- Pourquoi est-ce que je vous engagerai, Miss Parkinson, comme professeur des potions?

J'avais les nerfs à vif, cela faisait des mois que j'essayais de rentrer en contact avec cette vieille pie, pour obtenir un poste qui me tenait à coeur, et elle osait demander des preuves de mon bon-vouloir? Je commençais à m'énèrver un peu là. Je soulevai la manche de mon pull en cashemire gris perle et le mis sous le nez de McGonagall.

- Est-ce que j'ai une marque, peut-être? Est-ce que dans mon CV il y a marqué que j'ai appartenu au groupe de Voldemort? Ai-je été envoyée en prison, après la défaite de celui-çi? Non, non et non! Je suis là pour retrouver Poudlard, qui a été ma maison, mon chez-moi pendant 7 ans, et les potions me passionnent, j'en suis même diplômée. Alors foutez-moi la paix avec le passé.

Elle me regardait, les yeux comme des soucoupes, la bouche ouverte en un petit "O" parfait. Je m'étais un peu lâchée, il faut le dire quand même. Mais elle reprit son air pincé, ses yeux bleus et ridés se plantèrent dans les miens. Elle me tendit une poigne sévère et forte, que je lui rendis de la même manière.

- Vous êtes engagée, Parkinson. Mais au moindre faux-pas, la moindre bavure, je vous vire illico presto.
- Ca n'arrivera pas, Minerva, terminai-je avec un sourire déterminé.

Pendant 15 ans, j'avais étudié les potions sous toutes leurs formes, voyagés dans beaucoup de pays pour varier mon savoir-face et mes théories, j'avais fait des essais, des mémoires, et j'avais eu l'envie de venir enseigner à Poudlard, histoire de renouer avec mes belles années. Je vivais seule, dans un appartement à Londres, du côté sorcier. Et j'avais enchaîné les histoires d'un soir, les amours rapides, j'avais revu mes anciens amis, et m'en avait crée d'autres. Et j'avais désormais 40 ans, le plus bel âge pour une femme, et un physique changé. Mes traits s'étaient affinés, et le pékinois avait laissé place à une belle femme, consciente de son pouvoir de séduction. J'espérais que le futur serait sous un nouveau jour pour moi.