Comment suis-je devenu fantôme ? J'avoue ne pas trop le savoir moi-même. Il est dit que pour devenir fantôme, un sorcier doit en avoir fait le voeu... mais pourquoi aurais-je donc émis le voeu de rester parmi le monde des vivants, alors que ce monde ne semblait pas vouloir de moi ? Ni mort, ni vivant, restant dans un entre-deux mondes sans possibilité de repartir ni d'un coté ou de l'autre. Il faut être vraiment fou pour émettre un tel voeu, n'est-ce pas ? Je dois être fou alors...

Oui, je dois être fou. Je ne peux qu'avoir émis ce voeu pour être ici, à errer dans tout Poudlard sous l'état d'un sinistre spectre. Et pourtant je ne me souvient pas d'une telle folie. Je me souviens juste d'avoir émis le voeu de ne pas partir tant que je n'aurais pas fini ma mission, tant que je n'aurais pas pu m'assurer de la protection de Potter jusqu'à ce qu'il ait accompli sa tâche. Est-ce ainsi que je suis devenu fantôme ? Possible. Allez savoir...

Un spectre donc; Voilà ce que je suis devenu. Un spectre qui ne se montre que très rarement au commun des mortels. Tout au plus ai-je dû apparaître une ou deux fois devant Minerva, la renvoyant vers mon "tableau" si elle avait besoin d'un conseil. Je tâche de ne pas apparaître devant ce qui a été un jour mes paires, devant ceux qui, toujours, m'ont dénigré,n rejeté, haï ou que sais-je encore. Et de mes paires actuels, à savoir messires et mesdames fantômes, je ne tolère que la présence du Baron et du fantôme de Serdaigle. Et encore, dans mes bons jours ! Autant dire qu'ils sont rares. Autant dire d'ailleurs que je ne les ai pas comptés. J'ai perdu depuis quelques temps le décompte des jours et du temps.

Pour être honnête, après une longue période de refus total de cette étrange condition, j'ai peiné grandement à m'y habituer. Passer à travers les corps physiques... Brrr, je déteste ça, autant que je détestais qu'un fantôme me traversât quand j'étais encore de chair et d'os. Passer à travers les murs et autres corps solides a pourtant aussi ses avantages : comme celui de pouvoir effrayer tout à loisir les jeunes élèves qui semblent repeupler Poudlard. Et ce, sans se montrer, ou en les gratifiant d'un ou deux sarcasmes de mon cru, de ma voix caverneuse. J'adore voir leur mine effrayée détaler le long d'un couloir comme si le spectre de Voldemort lui-même était venu les hanter.

Du monde des vivants ? Je n'ai plus aucun autre lien, que celui-là. Je ne sais ce que je suis devenu, ce que mon corps est devenu plus précisément, et je n'ai pas cherché à le savoir. Que raconte-t-on sur moi ? Je préfère l'ignorer et fuit toute rumeur qui pourrait oser s'insinuer jusqu'à moi. Et non je ne suis pas lâche... je suis juste... juste...

Juste mort. Juste fantôme. Juste retiré de ce monde qui ne volait pas de moi. A errer (éternellement ?) je ne sais où, je ne sais pourquoi, je ne sais depuis quand... Errance est devenu mon seul labeur. Est-ce là finalement la dernière étape de ma rédemption ? Cruelle étape alors que celle-ci : errer pour l'éternité, à ressasser ce sombre passé...

Ma vie était loin d'être glorieuse. J'ai vécu toute mon enfance à la moldue, bien que je fusse au courant de mon appartenance au monde sorcier dès mon plus jeune âge. Une enfance peu reluisante, avec un père violent, miné par l’inaction du chômage et l’alcoolisme dépressif, moldu étriqué d’esprit, qui avait en fait plus peur de moi, sorcier, que moi de lui… mais ça je ne l’ai su que plus tard. A chaque fois que ma magie « innée » se manifestait, quelle qu’en soit la manière, mon père se défoulait sur moi ou sur ma mère, souvent les deux, nous rossant de coups tous plus meurtriers les uns que les autres… Il détestait la magie et c’était vite devenu un sujet tabou et prohibé… Seulement voilà, comment expliquer à un petit garçon qu’il doit apprendre à se maîtriser, parce que son père n’aime pas ce qu’il fait… et en fait en a peur?

Mon plus beau jour fut le jour où j'ai reçu la lettre de Poudlard m'annonçant mon intégration dans cette prestigieuse école en 1971. Je fus envoyé à Serpentard, bien que j'aurais pu également être intégré dans d'autres maisons selon le choixpeau, comme Serdaigle... Mais je me devais d'aller dans la même maison que mes ancêtres Prince, même si ceux-ci m'avaient renié. J’étais, pour mon plus grand malheur, dans la même année que les Maraudeurs, James Potter, Sirius Black, Remus Lupin et Peter Pettigrow. J’ai toujours été profondément intéressé par les Arts Sombres que d’autres nommaient Magie Noire et je suis arrivé à Poudlard en connaissant plus de sortilèges que certains élèves des classes supérieures. D’où m’est venu cet intérêt ? Peut-être de mon enfance plutôt violente auprès d’un père abusif, et d’une volonté d’apprendre à se défendre, et à défendre ma mère…

Mes années à Poudlard étaient loin d’être celles que j’espérais. Certes pouvoir enfin développer mes pouvoirs de sorcier et utiliser ma magie sans peur d’être sévèrement réprimandé étaient un cadeau inestimable pour moi, mais ce furent aussi des années de brimades et de véritables calvaires psychologiques. Je devais en effet subir les affronts et humiliations en tout genre que les Maraudeurs me réservaient à la moindre occasion. Ils m’ont même affublé d’un horrible surnom, plus avilissant encore que leurs brimades physiques : servilus… L’insulte la plus humiliante à mes yeux, à savoir me traiter de serviteur et d’esclave… Les humiliations publiques furent nombreuses à cette époque, m’enfonçant souvent plus bas que terre encore… Je crois que, d’ailleurs, on vous a déjà raconté un de mes pires souvenirs à ce sujet… Je ne m’éterniserai donc pas sur ce point.

C’est ainsi que j’avais entrepris de les suivre, partout où ils allaient, essayant de comprendre ce qu’ils cachaient, notamment concernant Lupin qui chaque mois se rendait dans un lieu secret pour une raison obscure. Si seulement je pouvais trouver un moyen de les faire expulser... Mais là aussi, cela tourna en ma défaveur… Un jour, Sirius me joua un tour, en m’incitant à pénétrer dans le passage du Saule Cogneur afin de découvrir le mystère entourant son ami Lupin. Ce soir-là, j’ai bien failli y laisser la vie, voire pire, aux griffes du loup-garou que j’ai rencontré… Ce soir-là, je fus maudit, ayant contracté une dette de vie envers Potter, qui était venu me secourir… Ce soir-là, je connus aussi la pire des déceptions, quand Albus me contraignit au silence concernant Lupin et évalua ma vie à quelques centaines de points de maison et quelques retenues… Du moins, c’est ainsi que je voyais les choses de mes yeux d’adolescent perturbé.

C’est à partir de cette époque, que je me suis rapproché de la bande de
Serpentards que je ne faisais jusque-là que côtoyer, sans plus d’affinités. Serpentard qui sont presque tous devenus mangemorts, et qui m’ont en quelque sorte entraînés vec eux dans cette voie si obscure… Une voie obscure qui commença d'ailleurs de açon très remarqué par le meurtre de mon propre paternel, pour venger ma mère soit disant morte dans un "accident domestique". Foutus moldus ! Une sorcière mourir dans un accident domestique moldu ! On aura tout vu... Je l'ai vengée, il a payé. Je n'étais pas même encore tout à fait majeur... C'est sans doute cela qui attira plus encore l'intérêt du Lord Noir sur ma petite personne. Ca et mes dons en potions, et en Magie Noire, certainement...

Je me suis alors défoulé plus encore sur mes études à Poudlard. Mes résultats des BUSES en furent la preuve : excellents, avec 98% de réussite, des optimal dans les matières principales, sauf en métamorphoses où je ne suis parvenu qu'à décrocher un Effort Exceptionnel, de même qu'en histoire de la magie.

J’ai suivi le Lord Noir, Voldemort, Tom Jedusor de son vrai nom, pendant un certain temps, dès ma sortie de Poudlard. J'ai eu bien du mal à trouver un emploi convenable, malgré mes excellents résultats aux ASPICS en certains domaines. Allant de petits boulots en petits boulots, histoire de payer un loyer (non je ne voulais pas revenir alors à Spinner's End), je parvins à trouver un maître des potions acceptant de me prendre sous son aile pour mon apprentissage et ma préparation au doctorat de potions. Sans doute devrais-je remercier Malefoy qui avait alors usé de son influence (voire d'autres choses) pour m'obtenir cet "apprentissage". Un apprentissage qui se fit en accéléré, à mon plus grand soulagement, me permettant d'intégrer le cercle très fermé des "maîtres des potions" à l'âge de 20 ans tout juste.

Malgré ces talents indéniables, j'eus grand peine à trouver un travail décent. Je n'avais pas la "tête de l'emploi" pour préparateurs de potions à Sainte Mangouste ou pour d'autres établissements tout aussi prestigieux, et avait obtenu mon diplôme de maitre des potions bien trop jeune selon eux. Ou alors je n'avais ni l'argent, ni l'allure ni les relations pour accéder aux postes dignes d'intérêts, devant me contenter de ceux bien moins valorisants. Moi qui rêvait de grandeur et de reconnaissance...

Même mon "ascension" au sein des mangemorts, dont j'étais devenu un membre du cercle proche du Lord Noir, ne me donnait pas entière satisfaction, voire même nombre de frustrations. Torturer ou tuer n'avaient jamais été dans mes rêves de gloire. S'il fallait en passer par là, peut-être, mais cela n'entrait toutefois pas dans mes "hobbies" préférés. Je ne m'appelais pas Lestrange... Puis un jour tout a basculé… Le jour où le Lord m'a demandé d'espionner Albus Dumbledore, ce puissant sorcier qui m'avait tant déçu par le passé, que j'avais même passablement détesté par moments, et que je redoutais toutefois grandement. Plus précisément tout bascula quand j'entendis une partie d'une certaine prophétie, et que je la rapportais au Lord.

Je me suis mis alors à jouer un jeu étrange et dangereux… je suis devenu espion, espion de l’Ordre pour le compte de Dumbledore, et espion des Mangemorts pour le compte du Lord Noir… Vous vous demanderez certainement ce qui a motivé cette décision, et surtout quel camp je sers vraiment… certains vous répondront que je ne servais en fait aucun camp, si ce n’est le mien et mes propres intérêts… Mais pour ma part, je préférerais ne vous dire qu'un seul mot. Lily. Tout était dit. Pour le reste, je me tairais sur ce sujet…

Je suis ainsi devenu Professeur à Poudlard en tant que Maître des potions et Directeur
de Serpentard. Un véritable honneur pour moi, même si je détestais profondément l’enseignement. Enfin, plus précisément l’enseignement à des élèves ignares de onze ans… Car enseigner à des élèves réellement intéressés par l’art subtil et délicat des potions ne me dérangeait certainement pas autant… J’ai alors tenté, depuis septembre 1980, d’inculquer les potions à ces cornichons qui me servaient d’élèves… Difficile, et particulièrement désespérant… J’ai également bénéficié d’une confiance
absolue, que beaucoup qualifiaient d’aveugle, de la part d’Albus Dumbledore. Là encore je ne vous révélerai pas ce qui a déclenché cette confiance…

Mais quelle ne fut pas mon horreur quand, en 1991 arriva au sein de notre célèbre école, le célébrissime Harry Potter. Digne fils de son père, selon moi, Héros Survivant pour d’autres… Chacun son point de vue, me rétorquerez-vous… Mais à mes yeux, il ne s’agit que d’un gamin impétueux, insolent et bien trop imbu de sa petite personne. En fait, seuls ses yeux, deux lacs émeraude limpides, si semblables à ceux de sa mère, le sauvent quelque peu de mon point de vue…

J'ai donc dû le supporter à chaque cours, aussi inculte que son père et si arrogant… Sans compter qu’il n’a pas son pareil pour se mettre dans les ennuis jusqu’au cou… Je ne vous relaterai pas toutes les fois où j’ai dû le sauver, bien malgré moi… cela prendrait bien trop de temps. Malheureusement, si le calvaire Potter avait été le seul à devoir me pourrir l’existence, j'aurais pu m’estimer heureux… Seulement voilà, Merlin et tous ses acolytes en avaient vraisemblablement décidé tout autrement, et mon ancien « Maître » était revenu d’entre les morts, en 1995. C’est ainsi que j’ai repris mon rôle d’agent double… Duquel je suis mort de façon si déshonorante ! Chassé de Poudlard devant tous par quelqu'un que j'estimais pourtant grandement, puis tué par Nagini, mordu et vidé de mon sang par ce satané serpent ! On ne m'aura pas même accordé une mort digne de ce nom.

Je suis un gars de 19 ans, en recherche d'emploi, n'ayant même pas réussi son BAC. Je sais c'est lamentable. Mais je ne désespère pas. Mon point fort ? l'expression écrite je pense, sans me vanter. L'orthographe aussi, même si je ne suis pas exempté de faire des fautes... Pourquoi Severus comme personnage ? Parce que je l'ai déjà joué (les 7 années HP en forum RPG) et qu'il me manquait. Mis à part ça, j'avoue que ma vie doit être fort insipide, j'aime la musique mais n'en fais pas, je n'ai guère de talent si ce n'est éventuellement celui d'écrire... Bref, pas grand chose à dire. :P

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